vendredi 20 décembre 2019

“Macron Ier et les soudards de la raie-publique”, un conte de Noël de Jean-Jacques Reboux

Macron Ier traversant la rue jonchée de pauvres
Fernand Buron est mort, mais Jean-Jacques Reboux, son créateur, est toujours vivant, et continue de sévir sur son blog.

En guise de conte de Noël, il publie ce billet névralgique et énervé, d’un total mauvais esprit mais très documenté, inspiré par la géniale caricature du dessinateur roumain Bogdan Petr.

Tout petit, Emmanuel Macron, enfant surdoué de la bonne bourgeoisie d'Amiens, parents médecins, rêve de Thiers, Néron, Napoléon, Lino Ventura, qui lui serviront de modèle pour ses figurines en pâte à modeler. Sa mère, qui préfère le parquet au lino, détruit  les miniatures du catcheur. Le jeune homme en éprouvera une aversion totale pour le sport et le 7e art et se réfugiera dans le théâtre. C’est ainsi qu’il tombera amoureux de celle qui l'initiera aux émois de la chair, de vingt-cinq ans son aîné, membre de la confrérie  Trogneux, cinq générations de savoir-faire. Macron, macaron, il suffit d’ajouter un ”a” : celui de l’amour, bien sûr !
L‘aventure scandaleuse déplaît aux parents Macron, qui éloignent leur fils de la bonne ville d’Amiens. Certains font remonter à ce moment, douloureux – ce n’est pas parce qu’il nous accable de sa morgue élyséenne que nous mimiserons l’affaire – le manque d’empathie patent de l’actuel président à l’égard de celles et ceux pour qui la vie n’est pas facile. L’affaire est un peu plus compliquée que cela…
Mais ne brûlons pas les étapes, et faisons une pause ”chocolat” avec le regretté Joe Dassin.
Lors d’un voyage à Venise avec ses camarades de la Providence, l’année de ses quatorze ans, le jeune homme est ébloui par un tableau de Fransesco Guardi et fait le serment qu’il sera banquier. Ce rêve, longtemps resté secret, nous a été rapporté par le futur député insoumis François Ruffin, à qui Macron donnera le sobriquet affligeant de Bonduelle parce que son père travaille dans la célèbre conserverie. [pitoyablement authentique] Pour donner le change, il fait sciences-po, s’inscrit au PS et néglige ses fréquentations. Devenu apôtre de la maison Rothschild, il apprend vite l’art (tout aussi délicat) de la courbette carnassière, de l’évasion fiscale et du verrou de Bercy.
Fransesco Guardi, peint par Giuseppe Bertini. Ce n’est pas le tableau ci-dessus évoqué, chassé de Google à la demande
du président Macron, lors de la visite de Mark Zuckerberg à l’Élysée.
Devenu ministre des phynances de François Ier dit le Pleutre, il souffle à l’oreille de ce dernier [la scène se passe dans la loge présidentielle du stade de France] : « Les manifestants, il faut leur en foutre plein la gueule, Pleupleu ! Regarde les mecs, comment ils se bouffent les couilles ! Tu crois que c’est pour gagner ? Non, c’est pour la cogne, mec ! Si tu veux faire la loi, il faut COGNER ! »
D’abord sceptique, François le Pleutre se dit qu’un peu de virilité pourrait rehausser son image d’homme flasque et timoré, peu prompt à la castagne, et finit par se ranger à son avis. Ainsi naîtront les premières manifestations autour d’un bassin (celui de l’Arsenal) de la République, rebaptisée raie-publique dans la correspondance, brève mais intense (nous vivons à l’âge des SMS !), que le jeune Macron entretiendra secrètement avec un certain Benalla, rencontré dans un cercle de jeux de la rue Bassano, et dont il tombera sous le charme pour des raisons qui ne nous regardent pas.
Manifestation autour du bassin de l’Arsenal, Paris, 23 juin 2016

Devenu président de la République grâce à un hold-up aussi génial qu’improvisé (Lupin, Spaggiari et Mesrine s’en luxeront le squelette dans leur tombe), le toujours jeune Macron abandonne ses lubies puériles de ratiocineur administratif et recrute quelques centaines d’imbéciles qu'il élève au grade de député, non sans les avoir contraints à la trépanation dite ”du godillot”. Certains, rares, seront épargnés pour faire bonne figure. [Le cas de la porte-parole Sibeth Ndiaye est plus délicat – qu’on ne compte pas sur nous pour dévoiler un secret médical !]
La révolte des Gueux Jaunes éclatant, il réalise enfin les fantasmes inavoués de soudard sans foi ni loi de son enfance, grâce aux exécuteurs de basses-œuvres Castaner (qui arrachait les ongles des animaux quand il était môme), Strodza (le mec dont on ne parle jamais, qui dirige d'une main de fer son cabinet), Blanquer (dont le QI, tragiquement, baisse de jour en jour), Pénicaud (dont les problèmes d’élocution font les choux gras des gazettes), Belloubet (honnie par ses voisins à cause de ses déclamations glossolaliques du Code pénal), Lallement (dont il jalouse secrètement le port altier post-nazi, on lira ici pourquoi).
Sept énucléés pour raison d’État, par Christophe Castaner (début XXIe siècle)
Macron, qui rencontre de temps en temps Sarkozy dans un ancien claque de la rue de Lauriston, se fait très vite à la vie élyséenne. Il tape sur tout ce qui bouge dans le sens qui ne lui convient pas : les pauvres, les moins-que-rien, les pue-la-sueur, vêtus de jaune ou pas, les femmes, les infirmières, les pompiers, les jeunes, les retraités, les cheminots, etc. Mais l’homme n’est pas seulement mû par la haine. Il est secrétement amoureux de Laurent Berger qui lui fut présenté par un homme fort bien pourvu sous les ors de la raie-publique, lors d’une partie de chasse en Sologne, sur les terres d’un nobliau dont le nom ne sera pas ici dévoilé car cela nous conduirait directement à être jeté au cachot.
C’est à cette partie de chasse qu’il fait la connaissance de Jean-François Cirelliancien grand chef des gaziersqui lui parle de Larry Fink, PDG du fond de pension US BlakRock, dont Cirelli dirige la branche française.
Macron, qui n’a jamais tiré un coup de fusil de sa vie mais jouit, rappelons-le, de l’odeur âcre du gibier agonisant bouillonnant dans son sang, jubile !
Miller Fint et Killer Macron à l’Élysée. Killer Cirelli ailleurs (mais pas loin)
Ce petit monde se revoit à l’Élysée à l’automne 2017 devant un château-latour 1954 offert par Romain Goupil et scelle un pacte (on s'instruira en lisant le feuilleton en 12 épisodes du site Les Jours) pour réformer le très compliqué système des retraites par répartition et le remplacer par un système beaucoup plus simple : la retraite par capitalisation. Tu veux mourir pas trop dans la mouise ? Tape 3615 BlakRock.
L’ancien chiraquien Jean-Paul Delevoye, qui connaît chaque maire de France par son petit nom et siège dans 17 organisations secrètes, dont la firme Parallaxe, liée à BlackRock, qui lui verse une misère de 5.300 € mensuels pour grignoter du jeton de présence, est désigné pour faire le taf. Manque de bol, comme 3/4 des macroneux embauchés par le petit homme d’Amiens, il fait des conneries et doit démissionner, alors que des hordes de Français sillonnent les rues pour réclamer le retrait du machin.
Macron, qui ne retrouve pas le 06 de son conseiller “social-travail”, avec tout ce bordel, propose le poste à Nicole Nota, qui décline [comme sa vue, qui a baissé). Un SMS de l’increvable Benalla (qui a repris le meublé secret de Jawad Bendaoud à Saint-Denis, où il compte se présenter aux municipales) lui  glisse alors le nom de Laurent Pietraszewski, ex-PDG d’Auchan qui vira une caissière pour une erreur de caisse de 0,80 € et la récupération d'un pain au chocolat brûlé offert à un client et n’a, par conséquent, n’a pas peur des mariolles de la SNCFPietraszewski, qui a besoin de se refaire car il a déjà dépensé les 71.872 € d’indemnités versés par Auchan pour bons et loyaux services, relève le défi.
Delevoye passant la patate chaude à Pietraszewski (18 décembre 2019)
Nous sommes le mercredi 18 décembre 2019. Macron rit encore, mais de plus en plus jaune. Sa femme passe de plus en plus de temps au téléphone avec François Berléand, et il semblerait qu’ils ne parlent pas que de pains au chocolat ! Un rapport de la DGSI, que nous nous sommes procuré, l’informe qu’un peu partout dans le pays, des potences sont dressées, badigeonnés de plumes, de goudron et d’un liquide répulsif destiné à ces petits fumiers de manifestants qui veulent tout casser, dérobé grâce à un régisseur ”retourné” de la CRS 237. Mais dans son palais, à l’instar de Nicolas Minus à la fin de son règne, ses rêves ont une tout autre consistance : Macron le Roquet, roi bientôt déchu des soudards de la raie-publique, se voit monter à l’échafaud, et ce qui se passe alors est tellement effroyable qu’il se relève, comme aux pires nuits de son enfance, quand les crises d’énurésie transformaient son lit en une rivière âcre !
Pour connaître la suite de cette histoire, il suffit de revenir ici bientôt, tout bientôt

samedi 12 janvier 2019

Pétition pour l’amnistie des gilets jaunes (et que Macron dégage !)

Macron est pire que Sarkozy, l’eusses-tu cru, ma Odette ?

Ils n’étaient pas venus à Paris, Bordeaux, Toulouse, et tant d’autres villes, pour en découdre avec les forces de l’ordre. Ils étaient venus pour défendre leurs vies menacées, dégradées par la précarité, mises en joue par un pouvoir prêt à faire les poches de leurs parents retraités comme de leurs enfants étudiants, afin de valoriser le patrimoine financier des plus riches. Ils étaient venus pour protéger leurs droits fondamentaux, et aussi une certaine conception de la justice sociale, qui a longtemps fait l’honneur de la France.
La stratégie de la tension, délibérément choisie par le pouvoir, ne leur a pas laissé la chance d’une protestation pacifique. Gazage, nassage et brimades en tout genre, puis au fil des semaines, matraquages, tirs de flashballs et grenades mutilantes, pour la première fois de leur existence, beaucoup de « Gilets jaunes » ont été confrontés à des brutalités policières indignes d'une démocratie, que des organisations comme Amnesty international ont elles-mêmes dénoncées.
On ne compte désormais plus le nombre de manifestants, au casier vierge, mis en garde à vue, condamnés en comparution immédiate, ou aujourd’hui en instance de jugement. Certains connaîtront la prison, qui détruit, qui humilie. D’autres ne retrouveront jamais d’emploi. Un grand nombre d’entre eux verront leurs vies brisées à jamais. Nous ne pouvons accepter qu’une protestation contre une politique massivement rejetée par la population détruise ainsi des êtres pris pour boucs émissaires. Nous ne pouvons accepter qu’un pouvoir, qui a sciemment fait le choix de la confrontation, se serve d’eux pour intimider tout un peuple. Nous ne pouvons accepter l’idée d’une vengeance d’Etat.
C’est pourquoi nous appelons le président de la République, Emmanuel Macron, et son Premier ministre, Edouard Philippe, à mettre à l’ordre du jour une loi d’amnistie en faveur des hommes et des femmes aujourd’hui persécutés, mis en examen, ou détenus pour avoir participé à ce mouvement social d’ampleur historique. C’est pourquoi nous appelons dès aujourd’hui à l’arrêt des procédures en cours, à l’effacement des peines prononcées, et à ce qu’une réponse enfin politique, et pas seulement sécuritaire et judiciaire, soit donnée aux événements hors du commun que la France est en train de vivre. Une telle amnistie est prévue par l’article 133-9 du Code pénal et légitimée par la tradition française, de nombreuses lois d’amnistie ayant ainsi été votées depuis le début de la 5ème République, notamment dans le cadre d’activités protestataires.
Un tel geste serait seul en mesure de commencer à rendre au pays l’apaisement qu’il ne saurait retrouver sur fond de persécutions pour l’exemple. « Nous ne reprendrons pas le cours de nos vies », disiez-vous M. le Président, le 10 décembre 2018. Nous ne reprendrons pas le cours de nos vies tant que nos concitoyens n’auront pas pleinement retrouvé la leur.